T3 | OCTOBRE 2021

INITIATIVES
D’ENGAGEMENT

Notre rapport du troisième trimestre 2021 met en évidence certaines des étapes importantes des engagements clients au cours des trois derniers mois. À l’approche de la COP 26, l’action des investisseurs en matière de changement climatique devient une priorité active. Apprenez-en davantage sur certains de nos engagements récents sur le pétrole et le gaz, sur le principe « net zéro », ainsi que sur les progrès réalisés en matière de justice raciale et de droits des travailleurs de l’industrie du textile.

POLITIQUE D’ACTION POUR LE CLIMAT

Les investisseurs préoccupés par le climat exhortent les gouvernements à prendre des mesures avant le Sommet de Glasgow

À la suite d’un été marqué par des événements météorologiques catastrophiques et d’un « code rouge pour l’humanité » émis par les climatologues du monde entier, 587 investisseurs du monde entier, représentant 46 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, exhortent les gouvernements à mettre rapidement en œuvre cinq actions politiques prioritaires qui leur permettront d’investir le plus efficacement possible pour lutter contre la crise climatique.

« Les investisseurs sont une voix essentielle dans l’élaboration de la réponse de notre pays et de notre monde au changement climatique, a déclaré Jennifer  Story, directrice adjointe de SHARE chargée de la défense du climat.

Si nous voulons éviter une catastrophe climatique, nous avons besoin d’aligner à la fois les investissements et les politiques sur une voie qui maintient le réchauffement en dessous de 1,5 degré. Il est encore temps, mais il n’y a pas de temps à perdre. »

SHARE a signé cette déclaration au nom de ses clients d’engagement, exhortant le Canada et les gouvernements du monde entier à prendre des mesures spécifiques en vue du sommet mondial sur le climat à Glasgow :

1.Renforcer leurs NDC pour 2030 avant la COP26, afin de s’aligner sur la limitation du réchauffement à 1,5 degré Celsius et d’assurer une transition planifiée vers des émissions nettes nulles d’ici 2050 ou plus tôt.

2. S’engager à atteindre un objectif national d’émissions nettes nulles au milieu du siècle et définir une voie comportant des objectifs intermédiaires ambitieux, notamment des feuilles de route claires en matière de décarbonisation pour chaque secteur à forte intensité de carbone.

3. Mettre en œuvre des politiques nationales pour atteindre ces objectifs, notamment en supprimant les subventions aux combustibles fossiles, en abandonnant progressivement le charbon thermique, en évitant de créer de nouvelles infrastructures à forte intensité de carbone et en élaborant des plans de transition équitable.

4. Veiller à ce que les plans de relance économique post-COVID-19 soutiennent la transition vers des émissions nettes nulles et renforcent la résilience, notamment en facilitant les investissements dans les infrastructures d’énergie et de transport à émissions nulles.

5. S’engager à mettre en œuvre des exigences de divulgation obligatoire des risques climatiques alignées sur les recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (TCFD), en garantissant des divulgations complètes, cohérentes, comparables et utiles à la prise de décision.

SHARE continuera à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires de l’investissement responsable afin d’articuler les lacunes politiques et les solutions nécessaires à une action efficace au Canada, et au-delà, et réévaluera son approche du plaidoyer politique sur le climat après le Sommet de Glasgow.

RÉGLEMENTATIONS NET ZÉRO

Les investisseurs préconisent des Normes rigoureuses liées au net zéro dans le secteur pétrolier et gazier

L’engagement des investisseurs par le biais de l’initiative mondiale des investisseurs pour le climat CA100+ a eu un impact considérable sur les trajectoires de nombreuses entreprises et secteurs. Dans le secteur du pétrole et du gaz, il a contribué à faciliter les engagements pour des émissions zéro nette et les plans de transition. Mais tous ces plans n’ont pas été crédibles et n’ont pas nécessairement été ancrés dans des objectifs scientifiques et des voies crédibles.

Afin d’évaluer et, le cas échéant, d’encourager l’adoption de plans de transition de meilleure qualité dans le secteur du pétrole et du gaz, le Groupe international d’investisseurs sur le changement climatique, la Transition Pathways Initiative et d’autres organismes se sont récemment réunis pour publier un « Net Zero Standard for Oil and Gas ».

La norme reprend en effet les objectifs mesurés par le référentiel net zéro CA100+ et fournit des détails supplémentaires sur la manière d’appliquer et de mesurer les progrès dans le contexte spécifique de la production de pétrole et de gaz. Elle développe efficacement la manière de fixer l’ambition et de mesurer les progrès sur le référentiel net zéro CA100+. Quelques faits saillants :

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  • Ambition : Une ambition nette zéro devrait être globale et inclure les émissions de niveau 3, l’utilisation des produits vendus et du méthane.
  • Cibles : les entreprises peuvent fixer des objectifs basés sur des mesures absolues ou d’intensité, mais doivent indiquer comment un objectif d’intensité se traduit en émissions absolues et vice versa.
  • Stratégie de décarbonisation : les entreprises qui ont l’intention de compter sur des compensations, des CCUS ou des actions de tiers pour « compenser » les émissions brutes devraient également indiquer la contribution individuelle de ces mesures et fournir des informations supplémentaires sur ces actions.
  • Dépenses en immobilisation : les entreprises doivent publier un budget d’investissement sur trois ans ; les investissements dans les CCUS et autres mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent également être précisés ; les entreprises qui choisissent d’investir dans l’énergie verte doivent préciser les dépenses d’investissement « vertes ».
  • Gouvernance : Les liens entre la rémunération des dirigeants et les objectifs climatiques devraient être divulgués de manière visible, et tout lien entre la rémunération et la croissance de la production de combustibles fossiles devrait être éliminé.

SHARE utilisera ce cadre amélioré dans ses prochaines conversations avec les entreprises pétrolières et gazières canadiennes, et dans son travail en cours sur les engagements CA100+.

LIRE: Investors need to do their part (Morningstar)

ENGAGEMENT CLIMATIQUE CANADA

La communauté financière lance Engagement climatique Canada pour promouvoir une transition juste vers une économie à zéro émission nette

Le 14 octobre a marqué le lancement officiel d’Engagement climatique Canada – une initiative dirigée par la finance qui vise à favoriser le dialogue entre la communauté financière et les entreprises canadiennes afin de promouvoir une transition juste vers une économie à zéro émission nette. 

SHARE a le plaisir d’annoncer qu’elle agira à titre de secrétariat d’engagement de cette initiative, coordonnant les participants aux engagements de collaboration avec les entreprises les plus émettrices cotées à la TSX. SHARE s’est jointe à la coordination de cette initiative par l’Association pour l’investissement responsable (AIR) et Ceres. Les Principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations Unies soutiennent également le programme.

L’initiative a également bénéficié du leadership stratégique de Barbara Zvan, qui a été membre du Groupe d’experts du Canada sur la finance durable.

Le programme ECC est lancé avec plus de 25 investisseurs agissant à titre de participants fondateurs et qui gèrent collectivement plus de 3000 milliards de dollars d’actifs. Une liste complète des participants fondateurs et des organisations bienfaitrices est disponible sur le site Web de l’ECC à l’adresse suivante : climateengagement.ca.

Le développement d’ECC a été inspiré par le Groupe d’experts canadien sur la finance durable, qui a énoncé, en 2019, une série de recommandations pour aligner le système financier canadien sur un avenir à faibles émissions de carbone. L’une des recommandations du Groupe d’experts était d’établir un programme d’engagement national, semblable à l’initiative mondiale Climate Action 100+, afin de favoriser un dialogue plus large et plus cohérent avec les émetteurs canadiens sur les risques et les opportunités climatiques. Engagement climatique Canada est ce programme.

« Le changement climatique est un défi systémique pour les investisseurs et les marchés de capitaux dans leur ensemble, a déclaré Kevin Thomas, chef de la direction de SHARE. Il ne peut être évité, il n’est pas possible de s’en protéger et il ne peut être résolu au niveau d’un portefeuille individuel. Il exige une action collective ambitieuse et persistante, à plus grande échelle et à un rythme plus rapide. Nous rassemblons l’ensemble du bilan des entreprises –  actionnaires, prêteurs, assureurs et autres – pour mettre le cap sur la plus grande transition de notre vie. »

LIRE: Investors target Canada’s top 40 carbon emitters (Corporate Knights)

INDICATEURS DE LA JUSTICE RACIALE DANS LES ENTREPRISES

L’engagement auprès de 44 entreprises sur les priorités de la justice raciale montre des progrès ; des lacunes importantes subsistent

Les investisseurs parlent souvent des « risques systémiques » auxquels ils sont confrontés. Parmi ces risques, il y a le racisme systémique : les structures, les politiques, les normes et les pratiques qui, intentionnellement ou non, intègrent le racisme dans la vie quotidienne.  Tout comme les investisseurs ne peuvent pas éviter le risque climatique par le seul changement de portefeuille, les risques liés au racisme systémique sont intégrés dans toute l’économie.

Selon Anthony Schein, directeur de la défense des intérêts des actionnaires chez SHARE, « l’engagement est un outil essentiel pour les investisseurs qui souhaitent s’attaquer aux résultats racistes des entreprises de leur portefeuille. »

Alors que les investisseurs continuent de demander aux entreprises d’adopter des politiques, des pratiques et des initiatives antiracistes plus solides, SHARE a commencé à voir des entreprises américaines et canadiennes s’engager à lutter contre les inégalités raciales sur le lieu de travail.

En 2021, SHARE a priorisé les engagements avec 44 sociétés de tous les secteurs pour comprendre le paysage actuel de la justice raciale en entreprise. Le dialogue de SHARE a été encadré par les attentes croissantes des investisseurs en matière de justice raciale, notamment en ce qui concerne la diversité au sein des conseils d’administration, l’équité salariale raciale, la divulgation des informations relative à la main-d’œuvre, ainsi que la discrimination raciale et les préjugés dans les produits et services.

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Selon Schein, le travail commence à être prometteur. « Dans notre dialogue, les entreprises canadiennes et américaines commencent à publier des données plus transparentes sur l’équité en matière de main-d’œuvre. »  Sur les 29 entreprises avec lesquelles SHARE a dialogué, 21 ont fourni des informations sur le pourcentage d’employés racisés dans leur effectif dans au moins un pays où elles opèrent. Cependant, « il continue d’y avoir un manque de progrès dans la divulgation d’autres mesures de la DÉI et des données sur l’équité dans la main-d’œuvre, y compris des données clés liées aux résultats des programmes de DÉI d’une entreprise et au ratio d’équité salariale raciale ».

SHARE a également constaté que les entreprises canadiennes et américaines sont à la traîne dans leurs efforts visant à promouvoir de manière significative la justice raciale dans leurs produits et services.

Dans ce contexte, le travail de SHARE donnera la priorité à l’amélioration de la surveillance et de la transparence sur l’utilisation par les entreprises d’algorithmes et de mégadonnées susceptibles de perpétuer la discrimination raciale et les préjugés, ainsi qu’à l’amélioration de la divulgation des données sur l’équité de la main-d’œuvre afin que les investisseurs puissent comparer, comprendre et évaluer l’efficacité des programmes, politiques et pratiques de DÉI des entreprises.

Schein a ajouté : « Nous sommes impatients de poursuivre notre travail et de pousser les entreprises à des engagements plus ambitieux et assortis de délais pour faire progresser la justice raciale. »

LIRE: Moving Investors from the Specific to the Systemic (Clean50 Awards)

DROITS INTERNATIONAUX DES TRAVAILLEURS

SHARE contribue à la signature de 14 nouveaux accords internationaux en matière de santé et de sécurité

Au début de cette année, les mécanismes de gouvernance internationale de l’Accord du Bangladesh – un accord contraignant entre les marques mondiales de vêtements, les fédérations syndicales internationales et les syndicats bangladais – devaient expirer à la fin du mois de mai.

L’accord est connu pour avoir considérablement amélioré les infrastructures de construction et de sécurité incendie dans l’industrie de la confection au Bangladesh, et pour avoir placé la formation des travailleurs et les systèmes de réclamation au centre du modèle. L’expiration de l’accord approchant à grands pas, les principales parties ont signé un accord provisoire de trois mois et entamé des négociations en vue de réinvestir dans un nouveau système. Lorsque l’avenir de l’Accord a été mis en doute, SHARE a rapidement inicié des discussions avec les entreprises pour faire progresser les négociations.

En contactant les principales organisations ayant participé à l’élaboration de l’Accord initial, les acteurs essentiels du côté des entreprises, ainsi que les quatorze anciennes entreprises signataires de l’Accord qui font partie des portefeuilles de nos clients, nous avons discuté de l’avenir de l’Accord en soulignant sa valeur historique et continue. Nous avons pu faire comprendre aux dirigeants des entreprises les attentes des investisseurs et plaider pour un résultat positif qui protège la vie et les droits des travailleurs sur le lieu de travail.

À la fin août 2021, un nouvel Accord international répondant aux attentes actuelles des investisseurs a été établi.

Après le lancement du nouvel Accord, nous avons de nouveau contacté nos entreprises engagées et les avons exhortées à le signer. À l’issue de ce cycle de sensibilisation, les 14 entreprises avec lesquelles SHARE s’est engagé ont toutes signé le nouvel Accord.

Au total, 126 entreprises ont adhéré à l’Accord international jusqu’à présent, et la liste continue de s’allonger.

Le modèle de l’Accord du Bangladesh, qui a déjà sauvé d’innombrables vies, sera également étendu à d’autres pays où des réformes sont nécessaires. Il s’agit d’une réalisation importante pour les travailleurs du textile qui réclament depuis de nombreuses années des lieux de travail plus sûrs. SHARE évaluera les portefeuilles de ses clients pour trouver d’autres occasions de soutenir le travail important de cette initiative désormais mondiale.

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